Découverte de la fraude

Le 24 janvier 2008, à l'occasion de la publication des résultats de son exercice 2007, la direction de la Société générale organise une conférence de presse afin de dévoiler l'affaire dont elle se dit victime. D'après M. Daniel Bouton, PDG de la banque, un opérateur de marché, faisant partie de ses effectifs, aurait exposé la banque à un risque de marché alors que ce n'était pas dans ses attributions. Il aurait accumulé des positions acheteuses sur les contrats à terme portant sur indice et dissimulé ces opérations faites sur le marché en introduisant dans le système informatique de la Société générale des opérations inverses fictives les compensant.

Le trader aurait pris des positions plutôt heureuses en 2007, réussissant à masquer l'importance et le risque des positions qu'il avait prises grâce à sa très bonne connaissance des procédures de contrôle interne, connaissances qu'il aurait acquises lors de ses quelques années passées au « middle office ». Il n'y aurait eu, selon les dirigeants de la banque, aucun enrichissement personnel. Selon la banque, il aurait reconnu lors de l'enquête interne de la Société générale au moment de la découverte de ses malversations, avoir effectué les opérations litigieuses et les avoir masquées.

Lorsque les positions secrètes ont été découvertes le 18 janvier 2008, la perte latente enregistrée était assez faible au vu des montants engagés, mais la Société générale a estimé que cela l'exposait à des risques considérables. Le PDG de la banque, Daniel Bouton a ainsi déclaré que « Si une guerre avait éclaté lundi ou si les marchés avaient chuté de 30%, la Société générale (GLE) risquait le pire avec une telle exposition ». La banque a donc préféré déboucler dans le secret les positions au plus vite en vendant pour 60 milliards € d'options du lundi au mercredi suivant, mais jouant alors de malchance avec la chute des places financières en ce début de semaine, enregistre une moins-value nette record de 4,9 milliards d'euros (sur un bénéfice annuel 2007 estimé préalablement à 7 milliards d'euros). Selon le procureur de Paris, Jean-Claude Marin, les ventes colossales de titres de la banque n'ont pas contribué à la chute des cours. La Société générale a procédé au débouclage de ses positions en respectant les seuils de volumes maximum recommandés par les autorités financières.

Pour pouvoir atteindre une telle perte, les montants engagées étaient de l'ordre de 50 milliards d'euros concentré sur des futures à fort effet de levier portant sur les indices Eurostoxx, DAX et Footsie.

La banque envisage le licenciement de son opérateur de marché et dit l'avoir mis à pied à titre conservatoire le dimanche 20 janvier 2008.
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